mercredi 2 septembre 2015

04 - BENODET - PORTUGAL - CANARIES - CAP VERT - ANTILLES (fin 2015)



Photo ci dessus : Porto Santo et sa plage longue de 6 kms


Le Projet :

 Nous partons le 18 septembre 2015 de Bénodet  (Bénodet, bonne idée)  à  14 heures  pour cause de marée. Traversée du Golfe, cabotage le long des côtes espagnoles et portugaises. Le 10 octobre, départ de Lisboa pour Madère. Visite de Madère et Porto Santo et carénage de la coque.





                                                Préparation du Bateau 

BENODET, depuis le 4 septembre,  Patrick, Michel et Marc s'affairent à préparer le bateau pour ce périple. Ils n'auront pas trop de deux semaines pour cela. Deux nouveautés cette année : d'abord  un désalinisateur pour rendre l'eau de mer buvable et un  A.I.S permettant de voir sur l'écran du routeur tous les navires (en possédant également un) qui circulent dans notre zone. Cet appareillage peut donc se substituer en partie au radar et son second intérêt est sa très faible consommation électrique car nous utilisons un hydro générateur comme seule source d'énergie.  Pour le reste c'est l'entretien classique : vérification du dormant, entretien du radeau de survie, des voiles, des winchs, des poulies, des drisses. Adaptation d'un système de cloche pour les deux tangons (spi et génois), vérification de toutes les vannes, branchements électriques divers, changement du compas de route pour cause de bulle d'air dans l'ancien, fabrication et pose d'équipets antiroulis dans la cuisine, etc.  etc. Et tout cela prend beaucoup de temps car les accès sont difficiles à fond de cale, souvent  la tête à l'envers.  A noter aussi que cet hiver toute la sellerie a été refaite à neuf par le constructeur du bateau au Danemark.
                                                                                                                                                                  7 septembre, Patrick a plongé sous la coque pour vérifier l'état des anodes d'arbre et d'hélice. Quant au branchement de l'AIS sur le réseau du bateau, cela semble bien plus compliqué que prévu et nous allons demander  l'aide d'un professionnel de l'électronique. Aujourd'hui aussi nous nous sommes lancés dans de savants calculs pour connaître la vitesse de l'eau de mer circulant dans le tuyau de 10m/m de diamètre alimentant le désalinisateur, celle-ci ne devant pas excéder 2 mètres par seconde pour éviter des pertes de charge. Pour ceux que cela intéresse, la formule de base est   Q = SxV. et le débit de la pompe : 56 litres à l'heure. En soirée, rentrés à la maison nous commençons à sélectionner des livres pour la traversée : Rosa Candida (Audur Ava Olafsdottir, islandaise) - Le sauvage blanc (François Garde) - Rue des voleurs (Mathias Enard) - et bien sûr quelques Douglas Kennedy.                                                                                                                                                                                    8 septembre, dès le réveil de nombreux appels téléphoniques nous ont occupés toute la matinée. Puis vers midi un petit tour à la voilerie Le Bihan pour discuter de la réparation des ris dans la grand-voile, retour par le supermarché local pour commencer l'avitaillement. Temps superbe ici depuis plusieurs jours et nous pensons que la traversée du Golfe de Gascogne aurait été idéale cette semaine. Tout l'après midi Michel a peaufiné et terminé la pose du désalinisateur tandis que Patrick et Marc travaillaient à l'adaptation du nouveau compas plus gros que l'ancien et à son alignement. Anecdote intéressante : pour vérifier le bon alignement et la déviation du compas Patrick s'est servi du compas de relèvement et des erreurs sont vite apparues. Ses relevés différaient des nôtres de 7 degrés. Je lui demande d'ôter ses lunettes si leurs branches sont métalliques, pas de changement ; il nous vient alors l'idée que c'est peut-être son grand chapeau de paille tressée (voir photo ci-dessous) qui dévie le compas, Bingo!  en fait ce chapeau est cerclé d'une bande de cuir contenant un fil d'acier.   

Changement du Compas de Route
 9 septembre, toujours grand beau temps ici à Bénodet. L'A.I.S est en place et fonctionne parfaitement. Cet après-midi nous avons définitivement mis en place le nouveau compas avec moult soins. L'hydro générateur qui revient de révision à La Rochelle est remonté et il n'y aura plus qu'à le mettre en place sur le tableau arrière demain. Pour le reste quelques soudures à l'étain par ci par là, lecture de modes d'emploi en Anglais et la journée est vite passée.                                                                                                                                                                                                                  10 septembre, petite journée aujourd'hui et toujours grand soleil et chaleur. Nous avons remis en place l'hydro générateur,  puis sommes allés à la voilerie chercher la grand-voile qui pèse un  "âne mort"  et sa drisse, inversée et regainée. Une heure trente à trois pour l'installer et lui mettre son taud dans l'attente du départ dans une semaine. 

Bénodet : Port de Plaisance
 11 septembre, la charge de travail diminue, les premières averses sont arrivées et nous avons pu disserter en bricolant sur cette maxime de Patrick  "Le monde est rempli de priorités, heureusement il y a les idéaux"  (vous avez 4 heures).
                                                                                                                                                                17 septembre, cette semaine le temps s'est sérieusement dégradé et nous avons subi deux grosses dépressions. Kay-Oti est maintenant fin prêt. Nous larguerons finalement les amarres demain à 8 heures à l'étale haute car il faut se méfier du courant dans l'Odet.  Philippe nous a rejoint et l'équipage est maintenant au complet.  Nous avons terminé les approvisionnements. Les pleins d'eau, de gazole et d'essence sont faits. Visite de Denis et Nadine qui nous rejoindront fin octobre à Madère. Déjeuner sympa tous ensemble à la brasserie du port. En soirée de retour à la maison, réparation du système de serrage de la cocotte Seb pour y verser la blanquette préparée par Danièle. Nous la dégusterons demain dans le Golfe.



La Dream Team Pour Le Golfe


Vendredi 18 septembre 2015,  8 heures,  nous quittons Bénodet

Le golfe de Gascogne, de Bénodet à Camarinas en Espagne, descendu en 74 heures. Le premier jour, mer agitée et vent force 4/5 ….Michel et Marc ont souffert du mal de mer toute la journée. L'AIS est tombé en panne au bout de 15 heures. Renvoyé sous garantie courant octobre, il sera finalement échangé. Le deuxième jour, pas de vent et légère houle : moteur en avance lente toute la journée. Activité du bord : siestes, lectures, musique et discussions. Réparation d'un winch pour cause de cliquet bloqué.




Le vent revient la nuit puis nous abandonne au milieu de la troisième très belle journée ensoleillée et nous décidons de ne pas utiliser le moteur et de nous laisser aller tranquillement à la voile à 2 ou 3 nœuds. Cette dernière nuit est magnifique, ciel étoilé et premier quartier de lune donnent l'impression que le bateau glisse doucement dans un sillage phosphorescent, augmenté par ceux d'une meute de dauphins qui jouent autour de la coque et nous accompagnent une bonne partie de la nuit. Sentiment de plénitude.

Lundi 21 septembre 10 heures, arrivée à Camarinas. (Espagne). Le capitaine du port est très sympathique. Toilettes et douches pour tout l'équipage, la nuitée est facturée 25 €. Accès wifi au bar du port.


Visite de la ville dont l'activité principale est la pêche, nous avons vu débarquer des tonnes d'anchois. Bain de mer pour Michel. La ria de Camarinas est considérée par beaucoup comme l'une des plus belles de Galice. Comme dans toute la région, il y a de nombreuses longues promenades possibles dans des paysages préservés. Par exemple le Sendeiro da Costa da Morte jusqu'au Cabo Villano.




En haut à droite, réserves à grains sur pilotis (protégées des rats)

 Mardi 22 septembre. Nous quittons Camarinas à midi pour Porto sin, 40 milles plus au Sud. Lente descente sans histoire où nous profitons de vues exceptionnelles sur cette très belle côte. Vers 15 heures nous doublons le Cap Finisterre. Puis nous entrons dans la ria de Muros pour remonter profondément jusqu'à PortoSin. Une noria de bateaux de pêche quitte le port vers 19 heures alors que nous rentrons par le nord de la digue dans la petite marina. (27 € la nuitée). Ici nous tenons à saluer l’extrême gentillesse du personnel et des secrétaires de cette marina.


Mercredi 23 septembre 2015. Nous partons de Portosin pour aller visiter Santiago de Compostella (Saint-Jacques de Compostelle). Si vous venez comme nous en bateau, il faut prendre à Portosin le bus pour Noia (1,45 €) puis un autre bus à la gare routière jusqu'à Santiago (3,70 €). Comptez 1 h 30 au total (il y a un bus toutes les heures).

                                                 vidéo  :  Sur la route de Santiago


En périphérie de la ville, les immeubles sont très modernes alors que la vieille cité, elle, est  faite de petites rues étroites pavées de gros blocs de granite. Nous arrivons sur la grande place devant la cathédrale et, manque de chance, cette dernière est recouverte d'échafaudages pour son ravalement. Nous y pénétrons donc par des portes perpendiculaires à la nef. A l'intérieur, nous sommes impressionnés par la foule et la ferveur des pèlerins assistant à l'office. Est-ce la fin de la saison de la marche sur le "Camino" et les pèlerins partis en début d'été sont-ils tous en train d'arriver ?



SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE

Toute la journée, nous déambulons dans la vieille cité et ses jardins. Par endroit, les paysages sont sublimes. Quant à la population locale, elle est très accueillante, souriante et serviable. Santiago est une grande ville d'environ 100 000 habitants dont beaucoup de jeunesse et d'étudiants car il y a des universités et des facultés, médecine et odontologie entre autres. Cette jeunesse nous change de Camarinas ou Portosin où la population est âgée. Petit bémol à Santiago : les nombreux mendiants autour de la cathédrale.



Vers 17 heures, retour en bus vers Portosin avec 3/4 heures d'arrêt à Noia. En attendant, nous allons nous promener le long d'un grand remblai équipé de pistes cyclables et piétonnes.




24 septembre à midi. Patrick est rentré en France ce matin. Philippe et Marc vont à terre faire des courses tandis que Michel s'affaire à diagnostiquer l' AIS et mettre le blog à jour. A midi, nous quittons Portosin pour la Ria de Arosa et plus particulièrement le nord-ouest de l'île de Arousa où nous comptons jeter l'ancre ce soir. Grand détour par le cap Corrubedo et contournement de l'île Salvora. 

                                          Vidéo :   Remontée de la Ria de Arosa (esp)
 
Comme le disent certains : On n'a pas "Jakésé". Enfin longue remontée et arrivée à 20 heures à notre mouillage. Michel s'offre une courte baignade.

RIA DE AROSA


Vendredi 25 septembre, Philippe et Michel vont à terre avec l'annexe (moteur Honda OK). Un grand remblai comme toujours dans ces ports, beaucoup de bateaux de pêche livrant des tonnes de  grosses moules ensachées par 20 kgs à des camions. Beaucoup d'activité grâce à ce mollusque bivalve ici. Quelques courses rapides et à midi nous levons l'ancre pour les Iles Cies 22 milles plus loin en face de la baie de Vigo. A 13 heures, nous hissons le spi pour la première fois. Las, après une heure le vent faiblit au NE et nous l'affalons. A 17 heures nous jetons l'ancre devant la Praia das Rodas sur l'île nord de Cies car l'île Sud, St Martin, est interdite au débarquement. Nous sommes dans un Parc Naturel où nous devrions normalement demander une autorisation de mouillage en juillet et août mais la garde présente à terre nous en dispense. Nous débarquons donc sur la plage à la rame et faisons un petit tour à pied jusqu'au débarcadère à côté duquel il y a un restaurant-self de plage.

LES ÎLES CIES


                                                       Vidéo : Petit aperçu des Îles Cies

Samedi 26, réveil dans le brouillard. A midi nous débarquons à l'embarcadère et nous engageons sur le chemin du "Alto de Principe", altitude 111 mètres, à travers une forêt de milliers d'eucalyptus de plus de 30 mètres de haut. Au sommet il y aurait une belle vue s'il n'y avait cet épais brouillard. Cette île du nord compte trois ou quatre sommets dont le plus haut culmine à 195 mètres. Notre balade dure 2 heures "ida et vuelta" et au retour nous allons déjeuner au restau-self d'une excellente grosse platée de moules (7€).

Photo de droite : au sommet à 111 mètres dans le brouillard. Pour la vue, on repassera...

Retour au bateau et départ à 15h15 pour Baïona 7 milles plus au sud et dans le brouillard total. Pas de vent, arrivée dans la marina à 17h30. Le bureau est fermé du samedi 14h au lundi 10heures ! Nous allons en ville faire des courses. La vie semble chère dans cette ville. 


 Dimanche 27, réveil, toujours dans le brouillard après une nuit bercés par la corne de brume... Nous cherchons désespérément quelque part un responsable pour acquitter notre nuit. Curieusement dans cette très chic marina le bureau se trouve être une vulgaire guérite de 12m2 dans un tunnel venteux, humide et froid. Pas de beaux bureaux avec vue sur le port ni de salon d'accueil ni de belles secrétaires multilingues, ici. En revanche le tarif  (62€ la nuit) est prohibitif au vu des prestations très moyennes proposées : sanitaires, laverie, pas de wifi  etc. 
La promenade sur les remparts de la citadelle (1€) permet de visiter le "parador" (hôtel de luxe sous Franco)
La promenade sous la citadelle est elle aussi magnifique. Etant entrés dans ce port dans le brouillard total, nous n'avions pas remarqué une seconde marina, municipale celle-là, juste en face de celle où nous sommes et renseignements pris son tarif pour un 45 pieds est 43 €.      (19€ de moins que de l'autre côté)
 
BAÎONA  DANS LA BRUME, LA CITADELLE


Lundi 28, 6heures du matin, il fait nuit noire et brouillard et on ne voit même pas la pleine lune. Nous quittons Baïona pour Povoa de Varzim. Nous sortons délicatement entre des voiliers au mouillage dans la baie, contournons largement la côte rocheuse puis descendons plein sud dans le brouillard total. Nous renforçons la veille à trois personnes pour être prêts à toute éventualité. Deux risques majeurs : collision avec un autre bateau de pêche par exemple et les filets, casiers et bouées pour ne pas les prendre dans l'hélice. Nous userons d'ailleurs deux fois de notre corne de brume. Vers 14 heures le ciel bleuit légèrement et par moment nous entrevoyons la côte à environ 2 milles. Puis le brouillard nous rattrape et tout d'un coup, surprise, une éolienne en pleine mer en lieu et place d'une cardinale Ouest.


Cardinale Ouest nouveau genre : manquent un noir et un jaune

 Enfin pour terminer le parcours un brouillard bien épais nous recouvre alors que nous entamons la manoeuvre d'entrée dans le port de Povoa. Nous savons exactement où nous sommes grâce au GPS traceur mais nous décidons quand même de suivre le sillage d'un gros Zodiac, sans doute les techniciens de l'éolienne vue précédemment, dont le pilote très aimablement a ralenti pour nous mener à la marina. Sympa les gars, merci. Ici nous allons à la capitainerie nous enregistrer (papiers du bateau, passeports, assurances). Le préposé est fort sympathique, parle parfaitement le Français, mais est d'une telle lenteur que nous perdons toute la fin de l'après-midi et quand nous voulons faire quelques courses, payer la Taxe annuelle des Phares (8.50€) et réserver une voiture de location, tout est fermé à 19 heures. Faudra remettre çà demain matin. Pour faire ces recherches nous avons parcouru la très belle promenade le long de la mer divisée en une piste cyclable et un remblai. Nombreux sont les sportifs qui y courent ou y marchent. 3/4 d'heure aller et autant au retour où nous admirons un superbe coucher de soleil sur la mer à 8h20 précises. Povoa est une grande ville avec de belles avenues bordées de grands immeubles, surnommée le "petit Manhattan". Il y a un casino sur le remblai, beaucoup de belles automobiles luxueuses. L'ensemble ne respire pas la pauvreté.


POVOA DE VARZIM

29 septembre, mardi, location d'une Polo pour 35€ et 1000€ de de caution. Bon à savoir: évitez de prendre les autoroutes car si vous le faites, votre caution ne sera pas remboursée tout de suite car les frais de péages en seront prélevés. En route pour Braga, troisième ville du pays, capitale historique, économique et universitaire du Minho. à travers un paysage pré- montagneux. Quelques petits arpents de culture de maïs et vignes. Braga est la ville avec le plus fort taux de pratique catholique d'Europe. Donc nous visitons beaucoup d'églises et de cathédrales "Sé...". Ici les visites des cathédrales, des églises, des monastères, sont partout payantes de 2 à 8 Euros et finalement cela finit par grever un budget.


 Après les cathédrales et les églises, nous parcourons à pied cette très jolie ville animée par une population importante d'étudiants.




Par la suite vers midi, nous reprenons la voiture pour aller voir ce lieu essentiel qu'est Bom Jésus situé à peine à plus de trois kilomètres à vol d'oiseau et qui veille sur Braga comme la "bonne mère" sur Marseille.. Une route étroite et en lacets nous  monte en haut d'une colline où nous ne trouvons pas cette cathédrale : en fait, sans nous en apercevoir, nous sommes passés dans un tunnel sous les fameux escaliers comptant depuis tout en bas 600 marches et il existe d'ailleurs un téléphérique reliant un premier niveau. Nous redescendons donc et nous arrêtons au niveau de la cathédrale. Nous descendons les marches jusqu'au plateau intermédiaire et en remontons 260. Cet escalier a la particularité d'être double et de se croiser régulièrement. J'ai pris deux photos en contre-plongée.




Pour terminer notre boucle, nous poussons jusqu'à Guimarães (prononcer guimarèche) encore une jolie ville très animée avec un mélange de petites rues étroites et de grandes places avec fontaines (moins belles qu'à Rome tout de même) et toujours partout ces superbes façades recouvertes de mosaïques. Le retour à Povoa sera assez compliqué pour éviter les autoroutes et trouver la bonne nationale.


GUIMAREIS


GUIMAREIS
Au final aujourd'hui, nous aurons effectué chacun de nous environ 18500 pas. (12kms) (smartphone dixit).
Ici je pense à ma factrice préférée qui doit aussi en faire beaucoup. Bonjour, Maryse.
 
  30 septembre 2015,   Métro, Porto, Dodo. Nous prenons le train de Povoa à Porto, ville que l'auteur affectionne particulièrement. (6€  ida et vuelta jusqu'à la gare Trindade où il faut descendre). Sortant de la gare nous passons devant des halles : le marché Bolhao très typique où nous resterons déjeuner pour 5.50€ d'une soupe, traditionnelle en entrée au Portugal, d'un poisson et de poulpes, vino verde et café. Excellent et toujours un accueil très sympathique.

Marché Bolhao à Porto


A la suite de quoi nous descendons les rues très animées et nous passons devant une gare. Nous y pénétrons pour découvrir à l'intérieur de formidables mosaïques comptant l'histoire du Pays. Nous achetons des cartes postales, oui, certains d'entre vous, chers lecteurs, en recevront.  (1.50€ timbre inclus)

GARE SE BENTO ET SES MOSAÏQUES       (c'est quand même autre chose que Montparnasse)

Nous continuons de descendre vers le Douro et passons devant la bourse du commerce des négociants de vins de Porto. C'est cher (7.50€) mais cela mérite vraiment une visite. Toutes ces salles et ces bureaux où se réunissent régulièrement les notables de la ville. L'art oriental étant même à la mode en ces temps-là, il y a une salle incroyable de ce style,  pourtant construite par des Portugais.

Chambre de commerce des négociants de Porto


 Enfin nous finirons notre visite de Porto le long de ses quais si typiques où nous retrouverons d'ailleurs deux vieux gréements Britanniques  déjà aperçus dans la Ria Arosa quelques jours plus tôt. Des quais, nous prendrons un ascenseur qui nous élève au niveau du fameux pont enjambant le Douro pour l'autre rive où un téléphérique descend vers les caves de vin Porto et ses dégustations. Nous éviterons comme en 2005 cette visite, déjà faite en ce qui concerne l'auteur lors de son premier passage ici en 1980, mémorable journée. De ce pont que nous pouvons traverser à pied malgré les tramways qui y circulent, nous pouvons embrasser du regard l'horizon et Porto à nos pieds.   

Philippe, Michel et Porto

PORTO
22148 pas aujourd'hui !!!   soit environ 15 kilomètres à pieds.

                                                        Vidéo  :  VILLE DE PORTO


Jeudi 1er octobre 2015, transfert du bateau de Povoa de Varzim à Figueira da Foz, vent dans le nez et faible, donc une journée au moteur et 70 nautiques c'est long dans ces conditions. Michel aura le temps de préparer des photos pour le blog tandis que Marc et Philippe mèneront "Kay Oti" toute le journée et même deux petites heures sous voiles uniquement, à 5 nœuds. Finalement peu après le cap Mondego sur la gauche apparaitra Figueira da Foz. Pour rentrer dans la marina nous devons affronter un courant violent mais nous finissons par parvenir dans le port de plaisance. 20H, Manœuvre impeccable de Marc aidé par le propulseur d'étrave et nous voici arrimés au catway. Encore des problèmes de carte magnétique pour pouvoir accéder aux quais ou retourner au ponton, comme partout maintenant dans les ports, mais demain tout sera réglé.


CABO MONDEGO AU NORD DE FIGUEIRA DA FOZ
2 octobre, d'abord présentation des papiers du bateau et de nos cartes d'identité à la capitainerie. Là, nous rencontrons un homme très serviable qui va tout faire pour nous aider, entre autres recevoir une ordonnance médicale de France par fax et l'imprimer pour que Michel qui souffre d'une forte angine, fièvre et suées depuis plusieurs jours puisse aller à la farmacia récupérer ses antibiotiques. Bon à savoir : toujours avoir à bord dans la pharmacie des antibiotiques large spectre, et en quantité suffisante pour un traitement de 10 jours. Il ira jusqu'à porter l'ordonnance sous enveloppe dans un restau-bar du port que nous puissions la récupérer au soir en rentrant de Coimbra. Il nous autorise également à rendre la carte magnétique "sous le paillasson" pour ne pas avoir à nous rendre une caution de 10€ car nous partons à 6 heures le lendemain et les bureaux seront fermés.

Alors, COIMBRA!  OUAHH!

Primo, de Figueira pas loin du port il y a une gare qui vous conduira à Coimbra pour 5.30€ aller et retour en 75 minutes. Pour ceux qui feraient ce trajet, quand vous arrivez à Coimbra B, attendre quelques minutes que le train reparte pour Coimbra A, centre ville. Dans le train, nous engageons la conversation avec une charmante dame d'une petite soixantaine qui nous instruit des coutumes locales, comme ces étudiants ayant passé le cap de la première année et qui portent un costume et une longue cape noire rituelle. Nous apprenons ainsi que le petit ruban de couleur accroché à leurs cartables détermine leurs choix : sciences, philo, médecine etc. Dans ce train toujours et de cette dame, nous restons éberlués d'apprendre qu'au Portugal ,  les gens ont 68 ans deux ans de suite avant d'en avoir soixante dix !!!!!

Coimbra est une ville étudiante très animée. La grande Universidade se situe en haut de la colline et l'on peut dire qu'ils étudient dans un décor superbe. En y montant nous passons évidemment devant de nombreuses églises, cathédrales et monastères.

COIMBRA, CATHEDRALES

que nous visitons, style toujours aussi chargé. Traversant le fleuve qui coupe Coimbra en deux , sur l'autre rive nous visitons le Monastère Santa Clara, mais qui est dédié à la reine Sainte Isabelle dont la dépouille a été transférée ici et qui repose dans un énorme cercueil en argent massif.  Marc, lui, sera très impressionné par une épaisse grille au fond de l'église et qui comporte en son centre une petite grille de 30 centimètres de côté et qui s'ouvre pour laisser passer, peut-être des hosties de communion ou autres choses, mais cela le rend claustrophobe et il pense aux nombreuses nonnes qui ont du être embrigadées là-dedans.

La petite porte dans la grille

MONASTERE SANTA CLARA DEDIE A LA SAINTE REINE ISABEL


Enfin nous finissons la visite de Coimbra par cette incroyable université (et sa fameuse bibliothèque) ancrée dans des locaux magnifiques. Cette université date, je crois, du 14 -ème siècle. Philippe n'hésitera pas à s'asseoir sur les bancs d'un cours de droit international.  (et c'est moi le prof!)



UNIVERSIDADE DE COIMBRA         (Non, ce n'est pas Pise)

Retour au bateau car demain nous larguons les amarres à 6 heures pour Péniche.


3 octobre, de Figueira da Foz à Péniche, (vous savez, l'écluse). 55 milles nautiques pratiquement tout au moteur sauf les deux  dernières heures sous voile à 6 nœuds. Rien à signaler sauf la rencontre de gros spécimens genre dauphins mais beaucoup plus importants et avec un souffle sortant d'un orifice derrière la nuque, genre cachalot, chaque fois qu'ils sortent de l'eau. Si quelqu'un pouvait nous renseigner sur leurs noms. Sur la photo ci-dessous en regardant bien, vous verrez un petit accroché à sa mère. La meilleure suggestion qui nous est parvenue est : des globicéphales.

Photo de droite : un petit et sa mère ?

 Nous arrivons à Péniche vers 20 heures peu de temps avant la grosse dépression annoncée pour ce soir minuit et qui va durer plusieurs jours. Mauvaise surprise : on peut quitter la marina mais pas y rentrer sans carte magnétique; nous sommes samedi et la capitainerie est fermée jusqu'à lundi. En revanche, nous n'avons pas fini d'amarrer le bateau après un accostage difficile que nous avons recommencé une fois pour cause de vent traversier nous écartant du catway, qu'un policier maritime se présentant comme "CoastGuard" de la région nous demande papiers et passeports (carte d'identité). Schengen? On s'exécute et puis petit tour des pontons où tout un tas de voiliers Français sont venus s'abriter. D'autres arriveront plus tard dans la soirée mais juste à temps car le vent forcit. Nous doublons soigneusement toutes les amarres et puis bonsoir.

4 octobre,  Temps pourri, fortes rafales à 45 nœuds toute la journée et des vagues superbes qui passent par dessus la digue et retombent dans la marina. Première nuit très agitée. Et toujours pas de pass magnétique.





5 octobre,  d'abord Michel se rend à la capitainerie pour se présenter, payer cinq jours de ponton et demander un pass et une clef pour les sanitaires douches. (85 € les 5 jours ou la semaine car les tarifs sont dégressifs). Cela ne mérite pas plus car les sanitaires se résument à un WC collé à une douche et lavabo et l'internet Wi-Fi n'est pas fourni, mais cela lui donne l'occasion de compléter tous les soirs ce blog dans un troquet très sympa où la "large beer" est à 2.90€. Ensuite passage dans une pharmacie pour récupérer des antibiotiques avec l'ordonnance brestoise, filer chercher une Micra de location pour deux jours (67€ et 500€ de déposit). Nous pouvons enfin quitter Péniche pour Nazaré, une très belle station balnéaire mais actuellement hors saison. En route problème d'autoroute car nous n'avons rien compris à leur système et nous devons nous acquitter d'une taxe multipliée par 2 soit 22€ / 20kms pour non présentation de ticket.! On nous avait pourtant dit que c'était prélevé sur la caution. De plus notre "Micra" est équipée d'un GPS mais dont la cartographie n'est pas à jour et comme le Portugal a fait ces dernières années d'importants travaux routiers, autoroutes, voies express, tunnels, ponts, nous nous retrouvons très souvent, virtuellement sur son écran au milieu de nulle part survolant des champs. Nous contournons le Faro de Nazaré pour aller voir de l'autre côté le fameux spot de surf où l'an dernier certains champions surfèrent une vague de 34 mètres. Pour le moment, c'est plus calme.

NAZARE ET LE SPOT DE SURF
Déjeuner sympa à Nazaré pour 6 euros par personne et direction Alcobaça. Visite du monastère cistercien dû à Saint Bernard et donc très dépouillé (même les vitraux sont transparents). A l'intérieur le tombeau d'Inès de Castro, épouse de Dom Pedro fils d'Alphonse IV,  et ici je vous recommande ce livre de Montherland (chez Gallimard) racontant l'histoire de "La Reine Morte".  Une sombre histoire de famille : beau- papa n'aimait pas son Espagnole de bru et l'avait fait assassiner et évidemment son mari, le fils de beau-papa n'avait pas apprécié. (je plaisante, mais c'est une histoire vraie)  La Reine fut exhumée deux ans plus tard et tous les notables priés de venir se prosterner à ses pieds.  (Nota: à peu près la même histoire d'exhumation est arrivée à un Pape vers l'an 800. Son successeur voulait qu'il soit jugé par un tribunal. Mal lui en prit car il fut finalement emprisonné et assassiné dans sa cellule)

ALCOBACA ET LE TOMBEAU D'INES DE CASTRO  (LA REINE MORTE)
 
Nous continuons notre route bordée d'eucalyptus très odorants sous la pluie vers Carlas da Rainha, la capitale de la mosaïque Portugaise mais les autochtones n'ont pas l'air de le savoir et nous ne trouvons pas son musée dédié et nous filons vers Obidos. Obidos du latin oppidum qui signifie forteresse, est vraiment très intéressante à visiter : imaginez le charme d'une cité médiévale avec ses ruelles étroites, l'ensemble ceint d'impressionnantes murailles longues de plus d'un kilomètre, sûrement, et alimentée par un long aqueduc. Actuellement au milieu de la forteresse se trouve une de ces fameuses "pousada" portugaises.

FORTERESSE D'OBIDOS

6 octobre, aujourd'hui au programme Batalha et Fatima. D'abord Batalha dédiée à une victoire des Portugais sur les Espagnols. Site absolument incroyable. Mais les sept chapelles ne sont pas terminées et nous nous retrouvons au milieu d'une cathédrale sans voûte et dont les piliers déjà bien érigés ne supporteront jamais rien (patrimoine de l'humanité). Marc et moi apprécions beaucoup cet espace très aéré et lumineux.

BATALHA : EXTERIEURS

 


L'UN DES DEUX CLOÎTRES


BATALHA


BATALHA INACHEVEE
Nous poursuivons par Fatima, mais alors là, désolé pour les catholiques, pratiquants ou non, mais c'est du grand n'importe quoi dans la démesure : la place deux fois plus grande que St Pierre de Rome, du béton partout, des églises salles de spectacle pour milliers de personnes, des tombereaux de bougies en cire brûlants dans des grands feux  et en plus c'est moche et de très mauvais goût. Une seule photo (x4) suffira.


TOUT DANS LA DEMESURE

Non loin de Fatima, à une trentaine de kilomètres, le Château d' Almourol sur une île sur le Tage et accessible en barque. C'était une forteresse des Templiers protégeant l'ancienne capitale : Coimbra.
 
 


7 octobre 2015, Pour s'en convaincre, il suffit de voir tous ces linges pendant aux fenêtres du village, le soleil est bien de retour et en plus un petit vent du nord va tout sécher rapidement. Lever tôt, courses diverses avant de rendre le véhicule de location à 11h. Petit détour à la pompe pour faire du gazole. Encore un peu de lessive qui, elle sèchera toute la journée dans les filières. Aujourd'hui, c'est journée "QL"  (quartier libre). A midi Philippe et Michel vont déjeuner dans un petit restaurant de poissons. 
A 14 heures nous décidons de faire la longue promenade à pieds jusqu'au phare au nord de Péniche et que nous avons doublé en arrivant samedi dernier. 13000 pas au total au compteur aller et retour soit environ 9 kilomètres. Arrivés au Phare nous voyons au loin les Îles Berlingues (déjà visitées en 1980) et que nous n'avions pas vues dans le brouillard en arrivant l'autre jour.


BALADE LE LONG DE LE CÔTE   (ÎLES BERLINGUES AU FOND EN BAS A DROITE)


VUES DE PENICHE AUJOURD'HUI SOUS LE SOLEIL

 8 octobre 2015, 8 heures, nous quittons Péniche pour rejoindre Lisboa. Journée idéale de mer : vent portant de nord force 4, longue houle du même secteur et mer toutefois croisée légèrement agitée. Nous hésitons à hisser le spi et finalement nous croisons la bôme à gauche et le génois tangonné Carbon à droite : nous descendons rapidement tribord vers le cap Raso 30 milles plus sud. Premier quart, Marc, deuxième quart, Philippe et troisième quart, Michel. Arrivés à ce cap, nous virons de bord "clockwise" 250 degrés pour ne pas tout casser et nous retrouvons grand largue bâbord sur une mer complètement plate abritée par la côte et filons à plus de huit nœuds tout dessus jusqu'à Cascais. (prononcer casse cache)

                                                            Le long de la côte avant Cascais


 Là, nous décidons d'aller mouiller pour la nuit au fond de la baie près de la plage où le vent et la mer sont très calmes. D'un coup d'annexe nous allons aux renseignements à la capitainerie qui est fermée mais un préposé nous indique les tarifs et nous attendra demain matin. Nous passons une excellente nuit au mouillage, ce qui nous change de Péniche pendant le coup de vent.

DESCENTE DE PENICHE A CASCAIS ET MOUILLAGE


Vendredi 9 octobre, après l'inscription du bateau à la capitainerie (68€ pour deux jours), visite de Lisbonne que nous atteignons par train (5€ aller retour par personne) et 45 minutes de transport. Nous longeons la mer jusqu'à l'entrée du Tage à Lisboa. En cours de route nous apercevons la tour de Belém, Astoril et la petite ville de Oeiras où, paraît-il, il y aurait un nouveau port de plaisance.

CASCAIS LE 9 OCT AU MATIN


Lisbonne : c'est pas compliqué, des milliers de touristes partout. La saison n'est pas finie ici. Ayant entendu parler du tramway 28 qui fait le tour du centre pour 2.85€, nous le prenons, c'est assez folklorique et nous descendons en cours de route. Le problème est que les touristes de la planète entière ont entendu parler de ce Tram 28.  Alors, cela donne de longues queues pour y monter.

MICHEL & MARC DANS LE TRAMWAY 28
Les rues sonte très bruyantes avec ces tramways et autres "Tuk-Tuk".

TRAMWAYS ET TUK-TUK
Philipe et Michel renonçant à prendre un "28" bondé décident d'escalader les marches pour aller visiter le "Castello st Jorge". (8.50€  et 5€ pour les plus de 65 ans)

ESCALIERS VERS LE CASTELLO ST JORGE
 De la haut nous dominons tout le vieux Lisbonne et le Tage. Nous pouvons voir l'autre rive, les deux ponts et une imitation moderne du Corcovado en face.



                                                        VIDEO  :  DE CASCAIS A LISBOA



 Samedi soir, le 10, nous récupérons un nouvel équipier, Roger d'Herbeville (prononcer rod jeure) qui nous accompagnera jusqu'à Madère. Nous avons commencé les approvisionnements du bateau pour ces 3 jours prévus de traversée et lui avons demandé ses préférences culinaires. Réponse humoristique : "Chateau Pétrus et pour le reste je m'adapterai."  Toute la journée aujourd'hui, coup de vent pluie et humidité. Ce soir 20h, les vents sont tombés et nous quitterons Cascais pour Madère demain matin vers 8 heures. Nous espérons y être mercredi prochain après trois jours de mer. Je vais rentrer au bateau voir si Roger est arrivé.

Dimanche 11 octobre, Roger est donc bien arrivé et avec deux bouteilles de Saint Emilion. La première fut très appréciée hier soir lors de notre premier dîner ensemble à bord. Ce matin nous larguons finalement les amarres à 10 heures à cause du "check-out" de sortie de la marina. Cela nous a permis de télécharger un nouveau fichier Grib nous laissant une fenêtre de quatre jours pour atteindre Madère où nous attend une nouvelle dépression. Celle d'hier s'évacue à peine et nous laisse un vent moyen et une mer hachée sur une belle houle. Nous choisissons de naviguer au près tribord cap au sud car les vents doivent rapidement tourner à droite et nous mener largue, grand-largue tout droit sur Madère. L'option refusante plein ouest était sans doute meilleure pour faire "l'aile de mouette" mais nous rapprochait trop du centre de la dépression.
NOTA: Lassés des mauvaises connections wifi ici à Cascais comme ailleurs, nous avons fait les derniers téléchargements de données en connectant le pc en wifi sur l'IPhone de Roger, en mode 4G. (Super débit).

FICHIER METEO GRIB, POINT ROUGE SUR KAY-OTI
 Marc et Michel vont rapidement avoir le mal de mer. Pour Michel, ça passera vite. Quant à Marc cela durera deux jours et deux nuits pendant lesquelles il restera dehors dans le cockpit. Toute la journée nous attendons que les vents tournent comme prévu, las, nous avons devant nous encore de longues heures de près peu confortable.

AU DEPART, MARC BIENTÔT MALADE



Lundi 12 octobre, 10h, position: 37.08.514N et 9.48.282O, au large du Cap St Vincent, nous n'avons pas beaucoup progressé en 24 heures, sommes toujours près tribord et les vents refusent toujours de tourner.

LES VENTS PREVUS ... MAIS PAS VUS
  Tout le monde est un peu patraque, personne ne cuisine plus, Michel fait cuire un petit bol de riz qu'il mettra une heure à avaler grain par grain. Roger trouvera quand même la force de prendre quelques belles photos.

Crédit Photos : Iphone de Roger
    Au soir de cette journée éprouvante, nous sommes au large du Maroc à la latitude de Tanger.

   Mardi 13 octobre, après une nuit agitée et toujours au près, tout le monde est un peu patraque et les ventres sont vides. Michel qui vient de terminer dix jours d'antibiotiques (voir plus haut) est toujours souffrant et passe le plus clair de son temps dans le carré. (certains pensent qu'il fait une crise de palu). Marc ne tarde pas à le rejoindre...avec son seau.

LES VENTS CI-DESSUS SERAIENT IDYLLIQUES
 Michel se met doucement aux fourneaux. Personne ne prendra de photos aujourd'hui.

Mercredi 14 octobre, la cuisine d'hier soir a commencé à requinquer tout le monde. Marc, après une bonne nuit réparatrice (et deux yaourts au muesli), retrouve sa place favorite assis derrière la barre. C'est là qu'il est le moins malade. Notre position est : 33.80.303N et 13.86.353O, nous avons bien avancé ces dernières 24 heures.

MARC A SA PLACE FAVORITE

LES VENTS ONT COMMENCE A TOURNER, MAIS MOINS QUE PREVU SUR CETTE CARTE

   Les vents ont finalement tourné bien plus tard qu'attendu à droite au NW , donc près bon plein pour Kay-Oti, c'est déjà plus confortable mais pas pour longtemps car nous nous trouvons bientôt encalminés plus tôt qu'on ne s'y attendait entre deux dépressions. Moteur! Faute d'avoir bénéficié des vents de nord, nous attendons maintenant des vents de...sud. C'est vers 23 heures que ceux-ci montent rapidement à force 3.

LE FICHIER GRIB POUR DEMAIN


  Jeudi 15 octobre,  Michel de quart de 1h à 3h voit rapidement le vent passer de force 3 à force 5. Feu de pont avant allumé, tout le monde debout pour prendre le deuxième ris. Manœuvre délicate de nuit. Le vent continue de forcir de sud pour se caler à un bon 6. Nous avons maintenant 3 ris et le génois partiellement roulé et nous filons à 7.5 nœuds tout droit vers Porto Santo. La dépression approche très vite et il vaut mieux se mettre à l'abri rapidement. Espérons que l'entrée du port ne déferle pas, vu son exposition sud.  



A cette vitesse là, nous apercevons bientôt les côtes de Porto Santo. Le vent ne faiblit pas et la mer se durcit. Nous contournons largement "ilheu de Cima" située à l'est et remontons nord-ouest vers le port. Moteur, demi-tour, génois roulé, grand-voile ferlée, amarres et défenses à poste, nous descendons doucement au moteur dans le port.




 Superbe manœuvre d'amarrage au ponton d'accueil. Pas le temps de se reposer ni de petit-déjeuner car un employé de la capitainerie vient nous voir pour nous allouer une nouvelle place sur un autre ponton. 
Catway glissant et trop court, vent fort de travers, bateau en biais et pour couronner le tout l'employé qui voulait prendre nos amarres, glisse, tombe, reste groggy par terre, les policiers maritimes et les douaniers accourent, le relèvent en sang, arcade sourcilière ouverte, une côte enfoncée et finalement il sera emmené à l'hôpital. Et pendant ce temps-là, le bateau est toujours de travers, non amarré et nous ne pouvons atteindre les catways vraiment beaucoup trop courts. Dans de nombreux ports nous constatons que les infrastructures n'ont pas suivi l'allongement des bateaux. Tout finira par s'arranger et Michel demandera au douanier d'attendre une heure pour les papiers. On peut enfin déjeuner!

ENFIN  AMARRES    (photo de gauche, le catway n'arrive même pas au milieu du bateau)
  
La plage de Porto Santo 

 
LE DREAM TEAM CONTENT D'ETRE ARRIVE


vidéo :  CONTENTS D'ÊTRE ARRIVES

BONUS : FÊTE DE LA ST JOAO - PORTO SANTO 2005 
 
 Ci-dessous la carte des points Spot affichant le parcours de Lisboa à Porto Santo. Une belle courbe effectuée en quatre jours au lieu des trois prévus.




 Nos vols retour réservés pour demain nous imposent de prendre le ferry ce soir pour Funchal sur l'île de  Madère. Nous avons peu de temps pour ranger le bateau, mettre la housse de grand-voile et doubler les amarres, faire nos sacs, faire les papiers douane et capitainerie. Là, nous rencontrons Fatima, la responsable. Entretemps nous avons donné toutes les victuailles à notre voisine de ponton, une charmante jeune femme belge en partance d'un tour du monde avec son mari. Leur voilier, un Centurion 41 de chez Wauquiez joliment baptisé  "Vagues à Bonds". 18 heures, nous embarquons sur le ferry (30€) pour 2 bonnes heures de traversée. 

                                               Vidéo :    Porto Santo vu du ferry

Ferry plutôt luxueux avec des salons, des restaurants et nous avons la chance d'y retrouver Fatima qui va nous aider à trouver un hôtel au centre de Funchal.


                                          Ci-dessous la carte de visite de l' Hôtel Chafariz.




Excellent petit hôtel en plein centre ville
près du port et pratiquant des tarifs 
raisonnables (34€ la chambre 2 lits)
Copieux petits déjeuners dans une salle
située au quatrième étage..



         Roger qui nous invite tous au restaurant invite également Fatima pour la remercier de son aide.
 
AU RESTAURANT AVEC FATIMA,  MERCI ROGER
      Après le dîner balade en ville guidée par Fatima, petite caïpirinha pour certains et retour à l'hôtel.


FUNCHAL BY NIGHT SOUS LA PLUIE

Vendredi 16 octobre, en attendant de rejoindre l'aéroport situé à une vingtaine de kilomètres (30€ en taxi) nous avons quelques heures pour admirer les strelitzias ou oiseaux de paradis, fleurs symboliques de l'archipel.


             Il reste encore un peu de temps pour déjeuner d'une belle brochette, n'est-ce-pas Roger ?




                                     16 octobre 2015, fin de la phase 1
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                                           10 novembre 2015, Phase 2

 Madère, Canaries, Cap Vert, Guadeloupe, Les Saintes, La Dominique, La Martinique, Sainte Lucie, Saint Vincent, Les Grenadines et Grenade. Puis retour en Guadeloupe pour hivernage en attendant le printemps...

DRAGONNIER (DRACAENA DRACO) ,  ARBRE EMBLÉMATIQUE DES CANARIES
Mardi 10 novembre 2015, Patrick et Marc se sont envolés d'Orly sud à midi pour Madère. Pas de ferry là-bas aujourd'hui, ils dormiront donc ce soir à Funchal dans le même hôtel que le 15 octobre (voir plus haut). Demain après midi, grutage des 13 tonnes du bateau et début du carénage aidés par de la main d'œuvre locale car il y a une belle surface à traiter. Le dernier carénage fut fait aux Antilles à Rodney Bay sur l'île Sainte Lucie fin avril 2014. (décrit dans le blog 2014). Quand le carénage sera fini, ils mèneront "Kay Oti" à Funchal pour deux ou trois jours de visite, puis deux équipiers se joindront à eux pour la descente vers les Canaries où certains les rejoindront fin novembre. Petite anecdote pas drôle pour certains : Pendant le karcher de la coque Patrick voulant vérifier le bon état des vannes a malencontreusement ouvert celle du container à "eaux noires" qu'il croyait vide. Imaginez la tête du bonhomme en dessous.

Jeudi 12 novembre, ponçage de la coque et première couche d'antifouling. Nous avons rendu visite à Fatima à la capitainerie. 

Vendredi 13 novembre, seconde couche d'antifouling, remplacement des anodes hélice et base moteur. Quelques petites retouches de peinture seront nécessaires aux niveaux des patins avant la remise à l'eau. Patrick a rebranché le nouvel AIS, car l'ancien défectueux a été changé sous garantie. Fonctionner a-t-il plus longtemps que le premier ? 



LA DEVISE DE PARIS


Samedi 14 novembre, Après cette nuit de terreur à Paris, le cœur n'y est pas. Heureusement, les membres de ma famille qui vivent dans les 10ème et 11ème arrondissements sont en sécurité. Mais je plains celles sans nouvelles. (Note de l'auteur)
Pour me changer les idées, j'ai essayé de trouver Kay Oti sur Marine Traffic. Négatif. Mais j'ai toutefois retrouvé sa trace du 11 au 12 octobre dernier après avoir quitté Cascais. On y voit même le petit contrebord tiré pour passer le Cap Espichel et son farol (phare). Capture d'écran ci-dessous :

Intéressante fonction track sur Marine Traffic

                                                VIDEO  :  BALADE A PORTO SANTO


Lundi 16 octobre, les travaux de carénage sont maintenant terminés. Kay-Oti a été remis à l'eau cet après-midi. Nota : Ceux qui voudraient faire leur carénage ici devront vérifier la largeur de leur bateau car la darse est limitée à 4m50 maximum, ce fut limite pour nous.

en haut, carénage, en bas, vues de Porto Santo

 Sur le port de Porto Santo , nous avons sympathisé avec Miguel qui termine depuis huit années la fabrication d'un 17 mètres préparé spécialement pour l' Antarctique avec un soin exceptionnel pour la marqueterie. Il y a même des pompes à breuvages alcoolisés ou non qui émergent du centre de la table du carré!!!  voir photo ci-dessous.


LE BATEAU DE MIGUEL

Mardi 17 octobre, nous quittons Porto Santo vers 9 heures pour rejoindre le port de Funchal à Madère dans l'après-midi. 40 milles nous en séparent. Vers 11 heures, premier point Spot. Le vent est de Nord-Est 10 petits nœuds. Nous sommes plein vent arrière.15 heures, nous approchons de Funchal et le vent a forci. Nous filons maintenant à plus de 8 nœuds grand largue. Il fait grand soleil. Journée idéale. L'AIS fonctionne depuis que nous nous sommes approchés de la pointe Est de Madère. (voir ci-dessous). 17 heures 30, sommes au quai à Funchal. Ce soir, deux équipiers nous rejoignent. Jean-Marc et Pierre L. Au final, une excellente journée.


LES DIFFERENTS POINTAGES DE L'AIS

Mercredi 18 et jeudi 19 novembre, location d'un véhicule (2 journées) et pour certains d'entre nous, découverte de Madère. Toujours aussi intéressante. Un court aperçu ci-dessous.


SANS OUBLIER DE SE BAIGNER DANS LES PISCINES DE LAVE DE PORTO MONIZ (NORD-OUEST)

LES PISCINES DE LAVE

                                                              VIDEOMADÈRE


Vendredi 20 novembre, 10 heures locales (11 heures Paris) Kay-Oti quitte Funchal au largue par vent de Nord-Est force 4. Vitesse actuelle : 8.1 nœuds. Excellent. Direction les Canaries et plus précisément l'île de La Palma à l'ouest de l'archipel.

Samedi 21 novembre,  21 heures, point Spot fait,  il fait nuit. Juste une demi lune croissante nous éclaire. Nous descendons la côte ouest de "La Palma" vers Taza Corte.  Nous avons avalé les 280 milles depuis Funchal (madère) en 34 heures. Un peu moins de 8 nœuds de moyenne. Excellent.   Drapeau Portugais changé par l' Espagnol.  ET VIVA ESPAŇA !

TRAJET DE KAY-OTI DE FUNCHAL à LA PALMA

Lundi 23 novembre, mardi 24 et mercredi 25Danielle nous a rejoint. Location d'une voiture pour 3 journées.  Premier journée, montée à Los Muchachos, 2426 mètres, vue incroyable sur l'observatoire , le volcan et à 360°. Deuxième jour, visite du centre du cratère d'un volcan effondré. Troisième jour, shopping à Santa Cruz  et puis nous sommes allés chercher un second Pierre (Pierre D) à l'aéroport. Visite des deux volcans du sud de l'île (dernière éruption en 1971). Au parc national de la Caldera de Taburiente, des incendies fréquents permettent à la forêt de se régénérer automatiquement au bout de 5 ans car des bourgeons coincés sous l'écorce se développent.... Adaptation au milieu.

PIERRE L, DANIELLE, PATRICK, JEAN-MARC



A Tazacorte le port où nous sommes à La Palma, il y a des digues imposantes et prévues pour résister à de fortes tempêtes.  Photos ci-dessous :



DIGUES IMPOSANTES A TAZACORTE
LA PALMA ,  PANORAMAS

  Jeudi 26 novembre, 9 heures, nous quittons La Palma pour rejoindre le sud-est de La Gomera à  Port San Sebastian (environ 65 milles). Il parait que cette île est un petit bijou. Elle a d'ailleurs été chantée dernièrement par Féloche.

                        Vidéo officielle  :  Féloche chante Silbo (Goméra)  

11 heures 20, nous sommes maintenant dégagés de la pointe sud de la Palma, nous touchons un vent puissant et dévalons au prés bâbord à 7⅓ nœuds de moyenne. Il fait beau, température voisine de 25°C et la mer est belle. Arrivée à San Sebastian à 22 heures.

                                          Vidéo : Marc à la barre de la Palma à la Goméra

ON SUIT LE BATEAU PRESQUE EN TEMPS RÉEL

Vendredi 27 novembre et samedi 28, premier jour, visite de la ville et de ses alentours. Second jour, location d'une voiture, tour de l'île et visite du parc naturel forestier. C'est là qu'il y a eu un incendie de la forêt primaire en 2012. Malheureusement ces deux journées furent un peu gâchées par du brouillard.



Dimanche 29 novembre, de la Gomera à las Galletas (Ténérife). Au moteur pour commencer puis le vent se lève à l'est et nous tirons le mauvais bord, exactement ca qu'il ne faut pas faire, à savoir, continuer au prés dans l'adonante. Il fallait virer tout de suite et naviguer tribord. Pendant le dernier petit bord tribord, le bateau a été survolé par l'avion en phase d'atterrissage dans lequel se trouve Michel qui les aperçu par le hublot 500 mètres au dessous mais n'a pas eu le temps de sortir son "Nikon" pour shooter. Dommage, il y avait une superbe photo de "Kay-Oti" à faire.

DE LA GOMERA A TENERIFE        OUPS !!!

VIDEO : DE LA GOMERA A LAS GALLETAS (TENERIFE)
 



Lundi 30 novembre, journée chargée : couture du génois et courses pour la semaine. Pas eu beaucoup de temps pour le blog. Aujourd'hui Marc, Pierre.D et Danielle nous ont quittés. Le nouvel équipage se compose de Patrick, Michel, Jean-Marc et un autre Pierre (Pierre.L). Et Blog en soirée.

Mardi 1er décembre 2015, 9h45, nous quittons les Canaries pour rejoindre le Cap Vert et plus précisément Mindélo sur l'île Sao Vicente. La cible est à 830 milles. Premier point Spot. Nous en avons 2 à bord car Jean-Marc a apporté le sien. Après une très belle manœuvre pour s'extraire de notre emplacement nous décernons un bon point à Patrick. Avec dix bons points, il aura droit à une image... Sortis du port, nous hissons les voiles, génois plein et 2 ris dans la grand-voile, nous démarrons cette descente à plus de huit nœuds. Mais le vent va bientôt mollir et nous relâchons le second ris. Nous sommes travers bâbord. Petit à petit le ciel se couvre et finalement les pantalons remplacent les bermudas et nous enfilons nos polaires. Le premier quart de 10 h à 12 heures est attribué à Jean-Marc, puis ce sera Michel, Pierre L et Patrick. Cette première journée se passe tranquillement (Michel un poil vaseux quand même à cause de son Scopoderm). La canne à pêche ne donnera aucun poisson aujourd'hui. Finalement vers 17 heures il fait presque nuit et bientôt c'est une nuit très noire et nuageuse. Vers 20 heures, point spot et cible à 739 milles, dîner collectif puis nous entamons nos quarts de nuit : Michel (8.10) Jean-Marc (10.12) Patrick (00.02) Pierre L de 2 à 4, puis Michel de 4 à 6.

Mercredi 2 décembre 2015, vers 3 heures le ciel est complètement dégagé et une lune gibbeuse décroissante éclaire parfaitement la mer et le cockpit. 8 heures, latitude 26.16N et longitude 18.09W, point spot, la cible est à 671 milles, les petits déjeuners sont servis. 9 heures, il y a exactement deux ans nous quittions l'île Brava au Cap Vert pour la traversée vers le Marin en Martinique. Aujourd'hui, grand ciel bleu et soleil. Le vent est de sud-est et nous filons à une moyenne de 7 nœuds du bon plein au travers. Nous croisons un porte-container MSC qui monte plein nord . Nous le voyons également avec l'AIS, il va à Anvers et se nomme Margaret .La journée se passe tranquillement entre lectures, musiques, siestes, cuisine et vaisselle. Patrick commence quelques plans vidéos pour le trombinoscope. Pendant la nuit le vent se maintient à force 4 et à partir de 1 h du matin la demi-lune se lève et commence à nous éclairer, ce qui rend les quarts plus agréables.




Jeudi 3 décembre, 8 heures: lat.: 24.06N et Long 19.27W, la cible est à 524 milles point Spot. Le vent est toujours portant de NE force 5. Le bateau avance vite et nous sommes obligés de dévier de la ligne droite pour éviter le vent arrière. Nous tirons donc des bords de part et d'autre de cette ligne de référence (Las Galletas - Mindelo). Ce matin, première douche pour tout le monde avec le seau rempli d'eau de mer, ça décrasse. Il ne faudrait pas que les sirènes soient incommodées par nos mâles effluves. Ce soir à 22 heures, nous aurons parcouru la moitié du trajet.16 heures, notre premier poisson mord à l'hameçon mais il s'échappe à 5 mètres du bateau. 

Vendredi 4 décembre, aujourd'hui c'est la Saint Barbe, patronne des pompiers et artificiers. 8h lat: 21.21N et long 20.26W. La cible est à 365 milles. Nous changeons d'amure et sommes maintenant tribord , foc tangonné. A midi ré empannage pour nous repositionner sur la ligne droite menant à Sao Vicente. Toute la journée le ciel est voilé et rougeâtre, en fait c'est une poussière rouge venue du Sahara qui recouvre le pont et obscurcit le ciel. Rien de spécial à signaler pendant la nuit; à part quelques poissons volants échoués sur le pont. C'est le début d'une longue série, peut-être pourrons-nous en cuisiner.? 

APÉRITIF DU SOIR

Samedi 5 décembre, notre position à 8 heures est : lat. 19.33N et long 22.35W.  La cible est à 205 milles. Nous sommes toujours vent arrière bâbord et génois tangonné. Le soleil n'arrive toujours pas à percer ce ciel rouge de sable saharien, comme celui que transporte parfois jusqu'à Paris le Sirocco.  11h30, pendant le quart de Michel une superbe dorade coryphène mord à l'hameçon.

PIERRE PRÉPARE LES DARNES

 A 13 heures quatre darnes constituent l'essentiel de notre déjeuner accompagnées de riz pilaf amélioré, excellent. Restent pour ce soir quatre très beaux filets. Dehors nous constatons que la mer est couverte de sargasses, les mêmes que l'an passé dans la mer éponyme entre BVI et Bermudes. Il semble que cette algue, ici en provenance du Brésil, envahit l'océan Atlantique. Nuit de samedi à dimanche, vents erratiques de force 0 à 7 et direction du Nord au Sud en quelques secondes. Nombreux foyers orageux. Prises de ris immédiatement suivies de re lâchage de ris. Très merdique.

Dimanche 6 décembre, foyers orageux toute la journée sur un ciel très sombre. On ne verra pas le soleil de la journée. Finalement nous jetterons l'ancre dans la baie de Mindélo à 21h45. Le loch annonce 900 milles parcourus sur l'eau pour une distance réelle de 820 milles. Après un bon dîner pris tous ensemble dans le carré bien à plat, nous dormirons paisiblement au mouillage. 

ARRIVEE AU CAP VERT
TRAJET CANARIES - CAP VERT
  Lundi 7 décembre, surprise, nous avons ancré hier tout près d'une épave de cargo chaviré et que nous n'avions pas vue dans le noir. Ce matin, les cargos partout dont certains font penser à celui de Tintin dans le "mystère de la toison d'or". Transfert du bateau à la marina où nous retrouvons Yann, un nouvel équipier arrivé la veille. Formalités d'entrée puis quartier libre : tout le monde à la plage qui en deux années est devenue plus agréable (calcaire dissous et sable).




LA PLAGE DE MINDELO (SAO VICENTE)
  Mardi 8 et mercredi 9 décembre, virée sur l'île voisine "Santo Antao". une heure de ferry. Nous louons les services d'un taxi pour les deux jours. Il nous transporte le premier jour à Ponta do Sol d'où nous partons pour une randonnée de quatre heures le long de la côte au delà de Fontainhas. Superbe.

                                           Vidéo : Santo Antao, randonnée du premier jour

 Nous louons deux chambres pour cinq dans un petit hôtel bien tenu (Hôtel Vittoria) sympathique et pratiquant des prix corrects (6240 escudos CVE soit 60 Euros). Le lendemain, notre taxi nous monte  par des routes solides construites avec des millions de pavés en treize années à Corda d'où nous effectuons une randonnée jusqu'à Paul. Une descente vertigineuse de six heures vers la caldeira et nouvelle descente vertigineuse vers un village intermédiaire .Des cultures en terrasses partout même dans les moindres recoins escarpés. L'île ne manque pas d'eau qui ruisselle de partout et les levadas y sont nombreuses. Les jambes et les muscles non remis de la randonnée de la veille ont beaucoup souffert. Site magnifique, cette île est un paradis pour randonneurs d'un bon niveau.

                                           Vidéo : Santo Antao, randonnée du second jour

                                           Vidéo : Pause "Grog" pour certains marcheurs... 
    

   Notre taxi vers 16 heures nous récupère à Paul pour nous reconduire au ferry de 17 heures à Porto Novo. Compte tenu des conditions de vent et d'amarrage le ferry ne repartira qu'à 18 heures. Retour au bateau, dîner au restaurant flottant de la marina et coucouche panier. Ci-dessous quelques photos de ces deux journées.



VILLAGES ESCARPÉS, CULTURES EN TERRASSES ET LEVADAS
                                       VIDEO : RETOUR DE PÊCHE (PONTA DO SOL)


Jeudi 10 décembre, toute la journée passe entre faire les provisions pour la traversée et laver du linge car nous quittons Mindélo demain matin, vendredi. Jean-Marc va rester deux ou trois jours de plus ici pour louer un quad et faire quelques plongées avant de prendre un vol retour.

SUPÉRETTE "FRAGATA" ET MARCHÉ AUX LÉGUMES.  PIERRE INSPECTE LA FRAÎCHEUR

Vendredi 11 décembre 2015.  L'équipage composé de Patrick, Michel, Yann et Pierre L prend une dernière bonne bière pression au bar flottant de la marina avant de larguer les amarres dans quelques minutes. Dix minutes plus tôt, Yann laisse tomber son IPhone dans un lavabo. Malgré plusieurs jours dans un sachet de riz, il ne fonctionnera plus jamais. Perdu le "06" de la belle petite Capverdienne Parisienne....

RESTAU-BAR FLOTTANT MARINA MINDELO

12h20 locales, après une baignade au fond de la baie, nous hissons les voiles pour une traversée théorique en ligne droite orthodromique de 2103 milles marins (3950 kms pour les terriens). Le vent est force 5 d'Est mais va bientôt faiblir comme d'ailleurs prévu par le dernier fichier météo Grib. 

REMARQUEZ LA ZONE SANS VENT ENTRE MINDÉLO ET LA GUADELOUPE
C'est la raison pour laquelle nous allons descendre au Sud-Ouest plusieurs jours de suite pour contourner une grande zone sans vent. Deux voiliers nous précèdent et nous passons rapidement l'un d'eux qui, vexé, va choisir la "risée Perkins" et filer plein Sud. La nuit tombée, nous ne les verrons plus. Question pêche, aujourd'hui, aucun poisson.

PREMIÈRE JOURNÉE, AU REVOIR JEAN-MARC, AU REVOIR MINDÉLO
Samedi 12, à 8 heures la cible est à 1998 milles et à 20 heures: 1936. Pas grand chose à raconter aujourd'hui si ce n'est que nous constatons que l'océan est recouvert d'algues qui ressemblent étrangement aux sargasses de la mer éponyme. Et cela va bougrement nous gêner toute la traversée pour deux raisons : la pêche et l'hélice de l'hydro générateur. Il faudra fréquemment stopper le bateau pour la démêler.

Dimanche 13, croisé un cargo se rendant à Casablanca. Nous le savons par l'AIS qui pour nous à bord fonctionne parfaitement mais que vous ne pouvez voir de chez vous à terre. Courte explication  : cet appareil électronique envoie différentes données par VHF de navires à navires et ces signaux peuvent être relayés sur Internet par un relais à terre à condition d'en être assez proche, 20 milles pour les gros tonnages qui émettent en 25 watts et moins pour les voiliers qui comme nous n'émettent généralement qu'en 2 watts. C'est la raison pour laquelle, même très éloignés des côtes, les navires restent visibles les uns pour les autres alors que leurs signaux n'arrivent pas à terre. Les données transmises sont : le numéro MMSI du navire, sorte de plaque d'immatriculation immuable et internationale et dont les trois premiers chiffres indiquent la nationalité; d'autres paramètres, comme la vitesse, le cap, la destination, le nom, la position et l'activité. 
Toujours des algues et impossible de pêcher. Le vérin hydraulique du pataras a lâché. Nous avons resserré les ridoirs et pour le reste la vieille technique du bout en travers de la patte d'oie. Faudra que ça tienne jusqu'en Guadeloupe. La cible, le Gosier, est à 1841 milles à 20 heures.

Lundi 14, à 9 heures nous hissons le spi, filons immédiatement tribord à 7 ½ nœuds. Bingo, 10 minutes plus tard une superbe dorade coryphène mord au rapala. Après un combat acharné, Yann nous la remonte à bord. Un joli brin de fille de 94 centimètres pour 8 kg.

OH, LA BELLE DORADE CORYPHÈNE QUE VOILA
Cet après-midi, nous croisons deux bateaux : le premier un Japonais au doux nom de "Aiskoryo-Maru" en train de vider l'Atlantique de ses réserves halieutiques,

                                           Vidéo : Ceci est un bateau de pêche japonais

 le second, un brave cargo se rendant au Brésil à Punta da Madeira. A 20h la cible est à 1739 milles et nous profitons d'un ciel très pur et noir pour reconnaître quelques constellations et rêver aux 300 milliards d'étoiles composant notre galaxie, la Voie Lactée. D'où viens-je, où vais-je, où cours-je, et dans quel état j'erre.

SOUS SPI, UN CARGO PASSE
Et vers 22 heures, avant la reprise des quarts, dîner collectif autour de quatre belles assiettes composées de darnes de dorade, lentilles maison, concassé de tomates et oignons et pain fait par nos soins.

DARNES DE DORADE ET PAIN MAISON

Mardi 15, vers 9 heures, nous hissons le spi pour la seconde fois. La cible n'est plus qu'à 3000 kms! Au loin un voilier Français nous devance en tirant de larges bords du Sud au Nord de notre route. Nous ne le voyons plus de la journée, et à la tombée de la nuit, qui voilà qui passe dans l'autre sens, toujours ce même voilier (MMSI de L'AIS identique) que nous pensons être un catamaran. Nous le retrouverons finalement au Marin arrivé 36 heures avant notre arrivée au Gosier. Le ciel est toujours très pur et étoilé et pendant nos quarts nous comptons jusqu'à quarante étoiles filantes en deux heures.

UNE  JOURNÉE  EN  MER


Mercredi 16, les conditions de vent nous empêchent de remettre le spi et nous tangonnons le génois en ciseau. Meilleure méthode pour éviter qu'il ne batte. Le ciel commence à se remplir de nuages, explication : plus nous progressons vers l'Ouest, plus l'air sec du Sahara se charge en humidité et plus nombreux sont les nuages. Aujourd'hui, coup de chance, nous pêchons une petite dorade. Elle servira de sashimis à l'apéritif de ce soir. Recette : découper la en filets et faites les mariner dans du jus de citron et condiments selon votre goût. Par la suite, un gros paquet d'algues va s'accrocher au Rapala et emporter le tout. C'est notre premier et hélas pas le dernier que nous allons perdre. Le rapala suivant, lui, va se mettre à tourner sur lui même en embrouillant tout le fil nylon. Nous décidons donc d’arrêter la pêche pour aujourd'hui et le signalons aux éventuels poissons amateurs d'hameçons par un panneau "closed, réouverture demain à 8 heures".

Jeudi 17, Rien à signaler aujourd'hui si ce n'est toujours ces fichues algues qui pourrissent l'océan. On a encore perdu un rapala et croisé un cargo. Le vent est maintenant bien établi au NE force 6 et ne nous quittera plus. La mer commence à se former.

                                                         Vidéo : Yann à la barre

 Nous avons passé un appel téléphonique satellite par iridium à Marc en Bretagne pour nous confirmer un bulletin météo. A 20 heures le Gosier est à 1282 milles. Et toujours ces satanées sargasses. Du Cap Vert aux Antilles, des sargasses partout.

DES SARGASSES PARTOUT,  L'OCÉAN EST MALADE
Vendredi 18, après être descendu Sud jusqu'à une latitude de 13 degrés 30 Nord, nous reprenons une route directe sur la Guadeloupe qui se positionne à plus de 16 degrés Nord. La mer est maintenant forte et les vents oscillent de E à NE force 6 à 7. Nous avançons rapidement. Pour le dîner Michel et Yann concoctent un plat nouvelle cuisine : "Gratinée de Sargasses sur lit de sarcasmes". A 22h20 nous sommes au milieu de la route après 7 jours et 10 heures de navigation.

Samedi 19, le vent toujours 6/7 de NE. Aujourd'hui, grande première, nous mettons le désalinisateur d'eau de mer en route. Après quelques réglages nous remplissons un bidon de 5 litres en une heure. Il faudra quand même résoudre le problème des bulles d'air à l'entrée de l'eau de mer. Aujourd'hui aussi nous avons retardé toutes nos horloges d'une heure. (Paris + 3, Guadeloupe - 2). Nouvel appel météo à Marc : "un petit coup de fièvre à prévoir mardi". Tutti va bene. Pour passer le temps nous écoutons beaucoup de musique et lisons beaucoup. Les œuvres les plus lues cette année sont :"L'homme qui a oublié sa femme" de John Ofarrel,  "L'entreprise des Indes" d'Erik Orsenna,  "L'univers à portée de main" de Christophe Galfard, "En passant par Yauko Lau" de Emmanuel Guichard, et toujours le best-seller du bord "Seul autour du monde sur un voilier de onze mètres" de Joshua Slocum.

LECTURES
Dimanche 20, à 8 heures la cible est à 820 milles. Nous faisons de nouveaux essais de désalinisateur. Mais toujours les bulles d'air dues à la vitesse du bateau empêchent le système de fonctionner parfaitement. Comme tous les jours nous prenons des douches d'eau de mer avec un seau.


YANN BARRE, PATRICK SE DOUCHE
Pierre L tient régulièrement à jour l'avancement du bateau sur son ordinateur grâce aux logiciels Open CPL et GPS information. Michel reporte les relevés sur une bonne vieille carte marine "papier". On s'occupe, quoi!
                                             Vidéo : Jolie houle et bon vent

A LA TABLE A CARTE
Lundi 21, nous naviguons par force 6 à 7 avec une mer formée, trois ris dans la grand-voile et génois tangonné partiellement roulé. Nous ne nous rendons plus compte de la force du vent car nous sommes grand largue et ce n'est que lors de certaines manœuvres où nous remontons face au vent pour stopper le bateau (pour enlever ces p. d'algues dans l'hélice de l'hydro, notre seule source d'énergie à bord, hors moteur) que nous réalisons la force du vent. Depuis deux jours nous avons épuisé notre cambuse et faute de poissons pêchés nous n'avons plus pour nous nourrir que du riz, des patates et des pâtes. Y a du souci à se faire pour la suite. La lune est montante et gibbeuse depuis quelques jours et les nuits sont magnifiques. Pendant nos quarts nous tentons de reconnaître certaines constellations : La Grande Ourse, la Petite Ourse, Cassiopée, Orion, Andromède (la galaxie la plus proche de la nôtre), Pégase et bien sûr l'Étoile Polaire. En fin de nuit, cette étoile très brillante qui monte à l'est et que l'on confond parfois quand elle est encore au ras de l'eau avec le feu blanc d'un navire, cette étoile c'est une planète, c'est Vénus, première couchée, dernière levée.


                                               Alain Bashung : Vénus, première à éclairer la nuit

NAVE  DE  NUIT
Mardi 22, toujours pas grand chose à se mettre sous la dent. Depuis une semaine des nuées de poissons volants s'éparpillent devant notre étrave. Nous les observons des heures durant et sommes morts de rire par leurs façons de voler : certains décollent, se plantent tête dans la première vaguelette venue, redécollent à toute vitesse, replongent dans une autre vague, redécollent, se replantent etc. nous en avons mal au crâne pour eux. D'autres, néanmoins, font de superbes vols à quelques dizaines de centimètres de la surface remuante de la mer sur une bonne centaine de mètres. Malgré de nombreuses minutes à essayer de les filmer, je n'ai rien obtenu à vous montrer, à croire que ces poissons "cabots" se cachent dès qu'il y a une caméra. 


Mercredi 23,  toujours des pâtes, des patates et du riz !



Jeudi 24, à 8 heures nous sommes à 143 milles de Pointe à Pitre (Pointe of Peter). Ne reste plus qu'un petit Rennes Brest à effectuer. Une broutille, quoi ! Nous allons trop vite et nous devrons bientôt ralentir le bateau pour ne pas arriver de nuit dans un lieu inconnu. Surtout que dans ces charmantes contrées certains pêcheurs irresponsables se permettent en toute illégalité de tendre des câbles en acier de 60 mm de diamètre, (je dis bien acier et 60 mm) soutenus par des flotteurs et dont le but est la concentration de poissons. De tels systèmes, appelés DCP (Dispositif de Concentration de Poissons) existent légalement et sont repérés et éclairés. Le risque avec les systèmes sauvages est de prendre le bateau, la quille, l'hélice dedans et de devoir faire appel aux sauveteurs pour vous sortir de ce mauvais pas. La facture globale s'élevant en moyenne à 10 000 Euros dont 3000 pour le remorquage et 7000 pour la réparation du Sail Drive !  Donc prudence cette nuit.
                                           Vidéo : Kay-Oti ce 24 décembre 2015

  Cela fait une semaine que nous n'avons plus grand chose à manger faute de trop d'optimisme sur nos capacités de pêche. Mais nous allons sauver notre réveillon car Patrick gardait en stock du confit de canard et Pierre avait reçu en cadeau de sa fille Laure et à n'ouvrir que ce jour un colis du père Noël comprenant des rillettes de poissons, du pâté de chevreuil, de la confiture de mûres de Bretagne et des galettes Bretonnes Traou Mad. Nous avons donc élaboré un super menu de fêtes avec tout cela (la confiture et les gâteaux restant pour le petit déjeuner du lendemain matin) et des pommes de terre à la sarladaise dans la graisse d'oie du confit. Comme on dit à Beg-Meil chez "Tipiak, Pirates", "ça ravigote". Sans oublier la fameuse bouteille de vin blanc "Saumur  M de Monguéret" offerte par notre sympathique voisin de ponton à Bénodet, Jean-Loïk M.., qui nous avait fait promettre de ne l'ouvrir qu'en arrivant aux Antilles. Merci Jean-Loïk, Elle fut très appréciée.

                            Une autre vidéo du 24 : fin d'après-midi, à 50 milles du Gosier


DU BON PAIN, DU BON VIN, ET DE BONS PÂTÉS

Vendredi 25 (Noël), finalement vers 7 heures locales nous ancrons au bord d'une petite île, îlet Gosier, à une encablure de Gosier (mesure de longueur de 120 brasses soit environ 200 mètres. Une brasse, envergure des bras). Là, baignades et natation pour tout le monde, petit savonnage, rinçage eau de mer et eau douce, petit déjeuner tranquillement bien à plat car depuis une semaine nous roulions de bâbord à tribord dans un roulis rythmique épuisant et ne prenions nos petits-déjeuners que debout, le bol calé sur la gazinière à cardan.

                                              Vidéo : Arrivée en Guadeloupe (Ilet Gosier)

ARRIVÉE  EN  GUADELOUPE  SOUS  LES  GRAINS

îlet DU GOSIER

 Et puis une bonne grosse sieste réparatrice avant de rejoindre la marina de "bas-du-fort" de Pointe à Pitre 2 milles plus loin, vers midi.

ARRIVÉE  SUR  POINTE A PITRE

Dans cette marina, un personnel accueillant vous aide à vous placer, étrave sur bouée et poupe contre le quai. A noter qu'il ne s'agit pas de pontons flottants mais fixes. Et cela peut surprendre quand vous constatez que votre bateau est plus bas ou plus haut que le quai. La raison est une meilleure résistance aux cyclones.

TRAVERSÉE DE L'ATLANTIQUE 2015
ARRIVÉE A LA MARINA "BAS DU FORT"  (32 EUROS POUR UN 45 PIEDS)

GUADELOUPE, DÉSIRADE, MARIE-GALANTE ET LES SAINTES

Première chose en arrivant, se débarrasser des poubelles et bidons d'eau vides stockés pendant le parcours. Cela donne la photo ci-dessous :



 Puis une bonne douche à l'eau douce, et vers midi au restaurant "frégate" sur les quais une belle côte de bœuf roborative accompagnée de frites et sauce Roquefort. Un régal tant attendu ! L'après-midi, nous ferons la tournée des laveries automatiques. Nous essaierons aussi de louer une voiture mais aucune de libre avant lundi. C'est la pleine saison, nous dit-on.


Samedi 26, Dimanche 27, nettoyage du bateau et remise en état de certaines pièces : changement du moniteur extérieur par celui du carré, soudure d'une nouvelle Led sur le compas, réparation de la pompe de la douche cabine avant. Quant au vérin hydraulique du pataras, nous ne trouvons pas de solution pour le moment.

Lundi 28, location d'une vieille bagnole et nous partons faire le tour de Grande Terre, nous avions déjà visité Basse Terre l'an passé (voir Blog 2014). Le début jusqu'à Saint François se fait sous des averses bien tropicales et bien violentes.

PANORAMA SAINT FRANCOIS  (ENTRE DEUX AVERSES)

 Nous passons vite et continuons vers la "Pointe des Châteaux" tout à l'est.

POINTE DES CHATEAUX


Ensuite, arrêt déjeuner à "Le Moule" où le patron est un peu trop imbibé et collant à notre goût. Toutefois les repas servis sont corrects.

LE MOULE

 De là, nous partons faire une marche à pied au lieu-dit "Porte de l'Enfer" à l'est de la Pointe de la Vigie et descendons dans la ria pour une baignade. 




 Ensuite, nous escaladons la "Pointe de la Vigie" redescendons par "Anse Bertrand" vers "Morne à l'Eau" au centre de Grande Terre et allons visiter son curieux cimetière. Retour à la marina après un arrêt courses au Géant local. Couchés tôt. Demain nous quittons "Bas du Fort" pour "Les Saintes".

POINTE DE LA VIGIE
CIMETIÈRE DE  MORNE A L'EAU

Mardi 29 décembre à 9 h 30, nous quittons la marina "Bas du fort" en Guadeloupe, tout près de Pointe à Pitre, mention particulière pour la gentillesse et l'efficacité des hôtesses de cette marina.
A 13 h, nous arrivons à "Terre de Haut" aux Saintes après 27 milles nautiques sans histoires. C'est un très bel archipel composé de 9 îlots, 2 habités (Terre de Haut et Terre de Bas) et 7 inhabités (certains pensent à un archipel de pirates et pourraient s'attendre à voir surgir un bateau de corsaires). Nous sommes au mouillage pas très loin de la "maison du docteur" (prix du mouillage 11 € par jour). Le fort Napoléon est fermé à la visite l'après-midi et nous nous sommes promenés le long de la baie. Dans la rue principale, de nombreuses boutiques de maillots de bains et paréos font penser à un petit Saint-Trop. Beaucoup de circulation de scooters bruyants et de voiturettes à essence ou électriques.
L'escale aux Saintes sera courte car nous les avons visitées en mai 2014 (voir blog du 5 au 8 mai).



LES SAINTES



Mercredi 30 décembre, 10 heures, nous quittons Les Saintes pour la Dominique (68 000 habitants). Nous arrivons à Roseau (20 000 habitants), la capitale, au sud de l'île. La deuxième ville est au nord et se nomme Portsmouth. Cette île fut découverte par le Génois Christophe Colomb lors de son deuxième voyage en 1493, un dimanche, ce qui lui valut son nom, dimanche en italien c'est Domenica. Le trajet depuis les Saintes s'est effectué sans histoires avec du vent entre les îles et sans vent sous la côte ouest de Dominique car il est bloqué par une montagne à 1447 mètres, le "Mont Diablotin". A noter toutefois : une petite frayeur par le travers de la Dominique, car une trombe très sombre et menaçante se dirigeait sur nous à environ un mille avant de se combler, ouf!  A 17 heures 30 nous ancrons à "Roseau Bay".







   Jeudi 31 décembre 2015. Roseau est faite de rues perpendiculaires, de vieilles maisons de pierres  et de bardeaux. Une belle église est en rénovation. Le week-end, il y a un marché très actif avec de nombreux maraîchers. Nous louons en ville les services d'un minibus avec chauffeur, 85 € la matinée (près du bateau, on nous avait proposé ce même service à 300 $, ils nous prennent pour des Américains !). Notre chauffeur nous a promenés dans plusieurs endroits, dont le Parc botanique très bien entretenu où nous avons vu entre autres "l'arbre du voyageur" dont la particularité est de recueillir et filtrer l'eau de pluie et de remplir les tiges de cette eau buvable par le voyageur. Nous sommes montés par des petites routes défoncées aux "Trafalgar Falls" mais nous n'avons pas pu nous baigner comme promis dans des piscines naturelles car elles étaient détruites par des éboulements (prix de l'entrée : 13,35 ECDollars, soit 5 $). Dans ce pays, l'euro ou le dollar sont au même taux.






Avant de devenir indépendante en 1978, la Dominique appartenait à l'empire britannique (on y parle anglais et créole). Cette indépendance, plus le cyclone David en 1979, l'ouragan Luis en 1995, la tempête Erika en août 2015, et des troubles politiques, ont mis sa fragile économie à genoux. Ses activités principales sont l'agriculture et le tourisme et le pays voudrait développer un écotourisme. La nature y est  très luxuriante et sauvage. Conclusion, c'est une très belle île oubliée et à découvrir (2 paquebots de croisière type Concordia par jour quand même).

A 20 h 15, nous quittons de nuit "Roseau Bay" (mouillage sur bouée à 12 € par jour) en face de Anchorage Hôtel (pas de bouée d'amarrage chez eux malgré leur nom) pour relier la Martinique. Réveillon du 31 en mer avec magrets de canard et purée de pommes de terre à la sarladaise. (Ça a pris au fond). Nous avons vu un feu d'artifice, celui d'un gros "trois mâts" à voiles.

Toute la nuit du 31 décembre 2015 au 1er janvier 2016, nous serons malmenés par un vent fort et surtout une mer hachée et très courte. Le bateau cognait et souffrait. Nous sommes tous malades, presque à vomir, même Patrick.


Vendredi 1er janvier 2016, arrivée en Martinique  (BONNE ANNÉE À TOUS)
Arrivée au Marin à 9 h après 86 milles de prés. Nous sommes d'abord au mouillage puis, dans l'après-midi, au ponton (27 € par jour), sur pendille, cul à quai et vent arrière, ce qui ventile bien le carré.


EN HAUT, LE CLUB MED DE SAINTE ANNE
Samedi 2 janvier, bricolage sur le bateau, une vanne est bloquée et c'est irréparable dans l'eau, il faudrait sortir le bateau pour la changer...ça attendra. Nous devons également nettoyer le désalinisateur, c'est obligatoire si on ne s'en sert pas plusieurs jours d'affilée, surtout dans les mers chaudes. Pendant ce temps-là, de nombreuses yoles naviguent sur le plan d'eau.


Dimanche 3 janvier. Aujourd'hui, remaniement d'une partie de l'équipage. Les vacances sont finies pour Yann et il est temps de retourner travailler. Un couple de Loctudy arrive : Éliane et Jean-Claude.
Pendant ce temps, Pierre L. et Michel partent à pieds à la plage Sainte-Anne de l'autre côté de la baie. Ils sont pris en stop pour trois petits kilomètres à l'aller et apprécient de marcher tout le retour sur cette route bien que parfois sans bas-côtés pour les piétons  (18 km aller et retour). C'est le prix à payer pour passer une excellente journée sur cette plage toujours aussi belle, proche du Club Med, et bordée de palmiers : baignade et déjeuner sur place dans un restaurant de plage (10€ par personne).

                                           Vidéo : Plage Sainte Anne de la Martinique


En fin de journée, Michel va visiter le Marin mais tout est fermé car c'est dimanche et il finit son tour en traversant le cimetière marin collé à l'église Saint Etienne (XVIII siècle).

EGLISE SAINT ÉTIENNE ET SON CIMETIÈRE
Lundi 4 janvier. Réveil sous un ciel peu engageant avec de fortes pluies tropicales et coups de vents. Nous attendons un certain Gaëtan de chez "Caribe Service" qui pourra peut-être réparer le vérin hydraulique du pataras (câble important qui tient le mât sur l'arrière) qui fuit et ne fonctionne donc plus. Gaëtan est venu et il n'a pas la pièce, il faut donc la commander et nous la récupérerons au retour du sud des Antilles (Grenadine, Grenade… Barbade ?). 
11 heures, toujours de grosses averses. Nous allons préparer le déjeuner sur le bateau puis nous partirons vers midi pour nous mettre au mouillage à Sainte-Anne car la vie dans une marina est vite monotone.
13 heures, catastrophe, le fameux poulet en sauce qui devait constituer notre déjeuner reste coincé dans la cocotte-minute qui refuse obstinément de s'ouvrir. Après moult essais infructueux sur cette cocotte toujours brûlante nous constatons que le pas de vis de la poignée est mort et nous nous résolvons à le scier.    

A GAUCHE, SCIAGE DE LA VIS DE LA COCOTTE . A DROITE, LE DERNIER SAC DE MINDÉLO
Mardi 5 janvier. Après une très bonne nuit au mouillage à Sainte-Anne et 2 bains, nous quittons la Martinique à 9 h en direction de Rodney Bay sur l'île  Sainte-Lucie. Le temps est incertain. Éliane est à la barre à roue pour la première fois de sa vie et s'y habitue rapidement pendant un galop d'essai d'une heure. Puis ce seront Pierre et Michel qui termineront le parcours.
 Midi, arrivée à Rodney Bay après 25 milles de navigation tranquille. Nous sommes à l'ancre au nord de la baie juste sous "Pigeon Island".

SANTA LUCIA,  RODNEY BAY
 Nous allons maintenant nous baigner et déjeuner et puis partir escalader les deux "peaks" à 100 mètres d'altitude de ce parc botanique de 18 hectares. C'est une ancienne île reliée depuis 1970 à l'île principale par une digue de sable. (prix de l'entrée 7 €). (prix de la digue ?  sûrement un gros paquet).

VUES DEPUIS LES PICS DE "PIGEON ISLAND"

DÉTENTE AU BAS DU PARC

En soirée, en lisant la presse nautique, nous apprenons que nos bons vieux navires sont maintenant appelés "archimédiens" avec un léger mépris par ceux qui naviguent sur des bateaux à "foils". Petite explication pour les followers du blog non férus de nautisme ; le foil est une aile profilée qui se déplace dans l'eau. La vitesse de déplacement génère sur les foils une portance hydrodynamique capable de soulever la coque du bateau totalement hors de l'eau (grande vitesse des bateaux paraissant voler au-dessus de l'eau). Pour un bateau classique, le poids de la coque est compensée par la poussée d'Archimède correspondant au poids du volume d'eau déplacé, d'où le nom de "bateaux archimédiens".



Mercredi 6 janvier. Nous sommes toujours au mouillage de Rodney Bay mais de l'autre côté de la baie. Après un bain et le petit déjeuner, nous prenons l'annexe vers le quai. De là, un bus nous amène 10 km plus loin à Castries qui est à la capitale que nous allons visiter. Cette ville fondée par les Français en 1650 sous le nom de "Carénage" doit son nom actuel depuis 1785 à un Ministre de Louis XVI, le marquis de Castries. Le plan de la ville est de type hippodamien (comme New York) avec de nombreux petits commerces.

DIFFÉRENTES VUES DE CASTRIES
Les deux principaux attraits touristiques de la ville sont le marché près du port et la "Basilique de l'Immaculée Conception" (1899) avec une ossature de toiture en acier de type Eiffel.

BASILIQUE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION
Devant cette basilique, le parc "Derek Walcott" (prix Nobel de littérature en 1992) nous offre le spectacle d'un arbre superbe âgé de plus de 400 ans. Un Saman aussi appelé "arbre à pluie".
Renseignez-vous sur cet arbre, il est fabuleux.

L'ARBRE "SAMAN"  SUR FOND DE BASILIQUE
 Santa Lucia est indépendante depuis février 1979. Ses principaux atouts touristiques sont les deux "pitons" surplombant la baie de la soufrière à une altitude de 786 mètres pour le plus haut des deux et inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. 

Jeudi 7 janvier, de Rodney Bay à Marigot Bay au mouillage.




Vendredi 8 janvier, de Marigot Bay à la Baie de la Soufrière, toujours à Sainte Lucie. Arrivés à 19h.
Nous sommes ancrés sous les deux fameux pitons.

L'UN DES DEUX PITONS  (BAIE DE LA SOUFRIÈRE)
Samedi 9 janvier, de Sainte Lucie à Saint Vincent, 30 milles plein sud, arrivons à 19 heures au mouillage dans une baie plus bas que Chateaubelair :  Leeward Bay.

UNE PARTIE DE L'ÉQUIPAGE : PATRICK, ÉLIANE ET JEAN-CLAUDE


Dimanche 10 janvier, après une nuit au mouillage nous quittons Saint Vincent pour rejoindre Port Elizabeth 17 milles plus sud à 13 heures sur l'île de Bequia. Les Alizés ont faibli depuis quelques jours.

DE SAINT VINCENT À BÉQUIA

Lundi 11 janvier, visite d'une partie de l'île et de Port  Élizabeth en minibus et puis baignade au retour au bateau. 


FRIEND BAY SUR L'ÎLE BÉQUIA
Mardi 12 janvier, transfert du bateau de Port Élizabeth (Bequia) à Saline Bay sur l'île Mayreau.
Après 25 milles tranquilles nous ancrons dans la baie des salines à 15h30.


Mercredi 13 janvier,  après une nuit au mouillage à Saline Bay où certains bateaux abritent de vieux routards des mers, nous allons ancrer à quelques encablures de Mayreau aux Tobago Cays.

MAYREAU : SALINE BAY


Les Tobago Cays, ce sont cinq îlots déserts entourés par deux grandes barrières de corail : Le Fer à Cheval et La Fin du Monde. Certains îlots portent encore des noms français : Petit Bateau, Petit Tabac Petit Rameau

TOBAGO CAYS
Jeudi 14 janvier, transfert du bateau des Tobago Cays à Cariacou. (Tyrrell Bay). Arrivée à 14 heures.

Samedi 16 janvier, nous quittons Cariacou vers 10 h pour nous rendre 32 milles plus bas au sud de Grenade dans la Baie Saint-Georges. Arrivée à 17 h 45. Nous sommes maintenant le plus au Sud de notre voyage et nous allons bientôt remonter vers la Martinique 170 milles plus au Nord où  Eliane et Jean-Claude nous quitterons pour rentrer en métropole. Ensuite, il ne restera plus à faire que les 100 milles supplémentaires pour nous rendre en Guadeloupe à la Marina de "Bas du Fort", fin janvier 2016, où le bateau hivernera jusqu'en mai prochain, date de retour vers Bénodet. En effet, le projet de tour du monde est pour le moment abandonné pour cause de prévisions de cyclones dus à El Nino particulièrement chaud cette année et d'actes de piraterie sur le trajet vers Panama.


A gauche, St-Georges, capitale de Grenade, à droite, Grenville, 2e ville 
Grenade est une île d'origine volcanique, les lacs de cratère et le volcan témoignent de son ancienne activité volcanique. Le port de Saint-Georges est le vestige d'un cratère effondré. Les hauts plateaux du centre sont couverts de forêts tropicales. Les waters Falls constituent l'une des plus belles attractions touristiques.


SEVEN  SISTERS  FALLS   (GRENADE)

Mardi 19 janvier, départ à 9 h du matin pour rejoindre Union Island à 38 milles plus au nord. Arrivée à 15 heures.

 







Union Island est une petite île de 5 km de long sur 2 de large, située dans les Grenadines. Ses deux villages, Clifton et Ashton se trouvent face à une barrière de corail. Le point le plus haut est le Mont Parnasse (300 m de haut).










Mercredi 20 janvier, trajet depuis Union Island jusqu'à Chateaubelair sur l'île Saint Vincent où nous passons la nuit au mouillage.

Jeudi 21 janvier, nous rejoignons Rodney Bay sur Sainte Lucie. Nous ancrons exactement au même endroit que le 5 janvier dernier sous "Pigeon Island". Pendant ce trajet, nous avons pêché un petit barracuda. Sa taille modérée ainsi que la zone de pêche au sud de l'arc antillais nous ont permis de le manger sans craidre la ciguatera. La ciguatera est un empoisonnement très grave par les poissons contaminés par les coraux. Excellente chair malgré tout.




Vendredi 22 janvier, Trajet de Sainte Lucie à la Martinique. Nous ancrons à l'Anse Mitan à 15 heures. Cette anse se situe dans la baie de Fort de France et juste plein sud. Il fait très chaud et nous nous baignons fréquemment pour nous rafraîchir.  Puisque Gaétan de "Caribe Services" n'a pas pu se procurer le manomètre du vérin hydraulique du pataras, nous ne nous sommes pas arrêtés au Marin et nous commanderons la pièce par nous mêmes.  


TRAJET DE LA REMONTÉE DE GRENADE A LA MARTINIQUE


Samedi 23 janvier,
en matinée, 
Éliane et Jean-Claude quittent le bord, prennent la navette qui traverse la baie vers Fort de France d'où ils prendront un bus pour l'aéroport du Lamentin. Retour en métropole cette nuit. Nous poursuivrons la remontée par Le Roseau à la Dominique et puis Marie-Galante et enfin terminus à la marina "bas du fort" près de Point à Pitre en Guadeloupe.


Dimanche 24 janvier, Lundi 25 janvier
, halte deux jours à Marie-Galante au mouillage dans la baie de Saint Louis. Visite de "Capesterre" et de "Gueule Grand Gouffre
", arche naturelle creusée dans la falaise appelée aussi "Trou du diable".



Mardi 26 janvier, arrivée à la marina "bas du fort" près de Point à Pitre en Guadeloupe où Kay Oti va hiverner avant de repartir au printemps.


         LES VALISES SONT BOUCLÉES, IL EST TEMPS DE RENTRER A LA MAISON.



26 janvier 2016, fin de la phase 2


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3 février 2016, mise en ligne d'une nouvelle vidéo. Voir au 24 décembre 
5 février 2016, mise en ligne d'une nouvelle vidéo. Voir au 25 décembre 



Le retour à l'article suivant nommé : 05 2016 KAY-OTI de la Guadeloupe à Bénodet



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